FR — Catalogue de l’exposition ASPHALTE PARADE qui s’est tenue @le.tzara du 29 septembre au 4 octobre 2022 qui regroupe une série de peintures ainsu que des dessins.
“Pour se désencombrer du poids des mots, des idées et des symboles de l’Histoire de l’art, tous les moyens sont bons. Les croquis s’additionnent avant le choix crucial : une forme est sélectionnée, extraite du carnet, minutieusement reportée sur la surface de la toile. Le mouvement et la couleur s’y épanouissent alors, libérés de la nécessité d’être limpides, évidents.
En passant du croquis à la toile, en la tournant et retournant dans tous les sens, en laissant le mouvement être source d’inspiration, Alice Meteignier parvient à perturber son tracé initial. Pour aller à l’encontre de ce que sa main lui propose, empruntant à l’art brut pour tenter de surprendre son propre regard.
Sans passer par les mots, le dessin se déploie dans un geste. De la main au papier, puis aux yeux de l’artiste, il apparaît dans toute sa singularité. Son chemin s’achève sur l’asphalte où naissent les formes. Hésitant à se fixer sur la surface de la toile, celles-ci défilent comme autant de promesses ou d’indices d’un nouveau langage.
Au-delà du message qu’une œuvre a l’habitude d’incarner, le travail d’Alice Meteignier offre une occasion de se questionner sur l’idée même de peinture. Derrière l’abandon de la perspective, de la figuration et de la narration, le regardeur est invité à contourner son réflexe premier, celui de nommer les formes qui gravitent sous ses yeux. L’enjeu est ailleurs : accepter l’incertitude des formes et le vertige de l’incompréhension.
Il suffit d’un pas, d’une idée à l’envol de formes dansantes, figées en pleine course. En s’autorisant à échapper aux contraintes du beau, l’artiste parvient à peupler son monde de figures en marge. Elle nous y invite et les laisse finalement nous guider.”
Texte @loli_mln